Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Symphonie n° 35 en Ré (« Haffner »), KV 385 (1782)
Arrangement pour flûte traversière, quatuor à cordes et contrebasse
Allegro con spirito – Andante – Menuetto - Presto
Pour fêter dignement son anoblissement, Sigmund Haffner, riche commerçant salzbourgeois, passe commande au jeune Mozart. Pris par le temps, le compositeur qui s’est marié trois jours auparavant, réutilise une œuvre antérieure. A raison d’un mouvement par jour, il termine à temps en y travaillant nuit et jour. Malgré la précipitation du travail, la richesse des motifs et la conception novatrice de la structure font de cette composition un des chefs-d’œuvre de toute la musique classique. L’allure grandiose et fière, la luminosité et le ton fougueux reflèteraient-ils les sentiments exaltés du jeune marié ?
Claude Debussy (1862-1918)
Sonate pour flûte traversière, alto et harpe (1915)
Pastorale. Lento, dolce rubato - Interlude. Tempo di minuetto - Final. Allegro moderato ma risoluto
Partant d’une pastorale de grande poésie et douceur, Debussy nous propose ensuite le souvenir d’une composition antérieure (Fêtes galantes de 1904) avant de conclure par un final décidé et lumineux. Dans cette œuvre de maturité, chacun des protagonistes s’exprime librement et les particularités de son instrument sont pleinement mises en valeur. Ainsi, on perçoit la flûte de Syrinx et de l’Après-midi d’un faune et la harpe des vagues impressionnistes de La mer. Contrairement au compositeur qui qualifiait son œuvre d’« affreusement mélancolique », le public apprécie de nos jours le charme idyllique et la subtilité des couleurs qui marquent ici un sommet de l’art impressionniste.
Entracte
Franz Schubert (1797-1828)
Quintette à cordes en Do (1828)
Allegro ma non troppo, Adagio - Scherzo, Presto – Trio, Andante sostenuto Allegretto, Più allegro
Ecrit peu de temps avant sa mort, le quintette en Do fait exploser le carcan classique par ses dimensions et l’intensité de son discours. Le compositeur y déploie une sonorité toute romantique, empreinte de sensualité, basée sur de grandes phrases lyriques.
Le choix d’un deuxième violoncelle donne un velouté et une profondeur supplémentaire, là où les prédécesseurs choisissaient plutôt un deuxième alto. Ce chef‑d’œuvre absolu nous offre une large palette d’émotions, des envolées dramatiques et angoissées, des danses au charme viennois et de la douceur sereine, le tout parcouru d’accès sombres, voir déchirants.